NÉLIA BARBOSA
NÉLIA BARBOSA
Deuxième aux derniers championnats du monde, médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo… Depuis plus de cinq ans, Nélia Barbosa enchaîne les podiums. La kayakiste handisport rêve désormais de décrocher l’or aux Jeux de Paris 2024. Atteinte d’une maladie génétique rare à l’origine de l’amputation de sa jambe droite en 2017, la jeune femme de 24 ans, concourt en 200 mètres, catégorie KL3, (athlètes capables d'utiliser au moins une jambe ou prothèse), et incarne cette nouvelle vague d’étoiles montantes du sport français. Pourtant, le kayak n’a pas toujours été une évidence. Nélia découvre cette discipline “un peu par hasard”, en rentrant de colonie de vacances. A 12 ans, ses parents l'inscrivent au club de Champigny où elle se sent très vite intégrée. “Je ne cherchais pas à faire de la compétition, je pensais plutôt à naviguer, me faire un groupe d’amis”, confie-t-elle. Née à Lisbonne où elle a vécu pendant huit ans, Nélia a grandi au bord de l’eau. “Lorsqu’on a déménagé à Sucy-en-Brie, c’était un peu plus compliqué. Le kayak m’a permis de retrouver cette vie extérieure qui me manquait”, raconte la sportive.
Atteinte d’une neurofibromatose de type 1, une maladie génétique qui se traduit par de très fortes douleurs à la cheville, la native de Lisbonne a toujours voulu être considérée comme valide. “Je ne voulais pas qu’on dise : ‘elle est forte malgré son handicap’, je voulais qu’on dise : ‘elle forte point’”. L’idée de l’amputation arrive à l’âge de 18 ans. “J’ai pris ma décision en quelques mois. C’était la meilleure solution car j’allais enfin avoir une vie normale. Mon handicap allait presque disparaître car j’allais pouvoir marcher, porter des chaussures comme tout le monde. Toutes ces choses que je ne pouvais plus faire”.
Les jeux paralympiques ? “Je ne voulais pas en entendre parler. Je n’avais pas le niveau de ces grands athlètes ”. Elle finit par dépasser ce syndrome de l’imposteur et se lance dans le projet un peu “pour faire plaisir”. C’est là que tout a basculé. “Je suis passée d’étudiante qui fait du sport, à athlète qui doit mener sa vie entre les entraînements, les études et la pression des objectifs”. La kayakiste jongle entre son club de Champigny et son entraîneur national et multiplie par trois son rythme, en vue de participer aux jeux de Tokyo. Elle s'autorisait enfin à y croire.











